Mise en marché des porcs

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La grève déclenchée, le 28 avril 2021, par les employés d’Olymel à Vallée-Jonction a fait rebondir l’augmentation du nombre de porcs en attente.

Cette situation était d’autant plus critique que les conséquences de la pandémie de la COVID-19 sur l’écoulement des porcs, bien qu’amoindries, n’étaient pas encore complètement résorbées.

Ce conflit de travail aura duré quatre mois, période au cours de laquelle les éleveurs ont, encore une fois, consenti tous leurs efforts à gérer l’important surplus de porcs dans leurs bâtiments et éviter ainsi tout gaspillage alimentaire. Tout au long de ce conflit, les Éleveurs ont été en constante communication avec Olymel pour trouver des solutions et ainsi venir en aide aux éleveurs.

Parmi celles-ci, le détournement de porcs du Québec vers des abattoirs situés à l’extérieur de la province, et la mise en œuvre d’une opération massive de vente de porcelets aux États-Unis dans le but de libérer de l’espace dans les bâtiments d’élevage. La priorisation des porcs les plus lourds pour les abattages, faisant également partie des stratégies d’écoulement.

Le 22 octobre 2021, les Éleveurs ont été informés par Olymel qu’elle cesserait les opérations d’abattage à son usine de Princeville et qu’elle diminuera ses achats au Québec de 15 000 porcs par semaine à compter du 28 février 2022.

Dans le contexte où Olymel compte toujours poursuivre l’achat d’un volume important de porcs en provenance de l’Ontario malgré la demande des Éleveurs de considérer la priorité d’abattage des porcs du Québec, les Éleveurs déposent alors auprès de la Régie, le 1er novembre 2021, une demande, dont les conclusions recherchées sont notamment d’ordonner à Olymel, si elle maintient sa décision de cesser d’abattre des porcs à son abattoir de Princeville et de réduire ses achats de porcs du Québec, d’allouer prioritairement sa capacité d’abattage restante aux porcs du Québec.

La décision rendue par la Régie le 23 décembre 2021 au sujet de cette requête ne fait pas l’objet de la même interprétation de la part des Éleveurs et d’Olymel, relativement au volume que cette dernière doit maintenir en approvisionnement en porcs du Québec. Les échanges entre les dirigeants des deux organisations et entre leur procureur respectif afin d’en arriver à une compréhension commune ne permettent pas de dénouer cette impasse. Les deux parties s’adressent donc à la Régie le 22 janvier 2022.

À l’issue d’une journée d’audience, la Régie rend une décision, le 3 février 2022, par laquelle elle ordonne aux Éleveurs de transmettre à Olymel la liste des sites de production, représentant un total annuel de 530 000 porcs de proximité à retirer des assignations de cet acheteur à compter du 22 février 2022.

Dans la foulée de la décision rendue le 3 février par la Régie sur la diminution d’achat et d’abattage annuel de 530 000 porcs du Québec par Olymel, les Éleveurs ont été contraints de déclencher deux mécanismes prévus à la Convention de mise en marché des porcs, soit la Gestion équilibrée de la production et le Programme d’écoulement des surplus.

La mise en œuvre de la gestion équilibrée de la production a entraîné l’arrêt, par les Éleveurs, de l’émission de nouveaux volumes de référence, soit de « quantité de porcs pouvant être produite annuellement », appliquant par le fait même un gel de la production.

Dans le cadre de son Programme d’écoulement des surplus, les Éleveurs ont dû procéder au détournement des porcs retirés des assignations d’Olymel. Toutes les mesures nécessaires ont ainsi été prises pour s’assurer que les producteurs concernés puissent continuer à livrer leurs porcs et à recevoir le même prix hebdomadaire que les autres éleveurs. Aussi, tous les éleveurs, quel que soit leur modèle d’affaires (indépendant, à forfait, porcs du propriétaire), leur abattoir d’assignation ou leur acheteur, participent financièrement à cet effort collectif d’écoulement des surplus générés par la diminution de la capacité d’abattage d’Olymel.

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Négociation de la convention

Dénonciation de la Convention de mise en marché

L’année 2022 sera par ailleurs une année de négociation pour le renouvellement de la Convention de mise en marché des porcs 2019‑2022, dont l’échéance est le 29 avril 2022.

Les Éleveurs de porcs du Québec ont ainsi transmis un avis de dénonciation de la convention aux acheteurs signataires de la Convention en novembre 2021.

Outils pour le revenu

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Les Éleveurs de porcs du Québec, partenaires avec le Centre de développement du porc du Québec, AlphaGene, Gene‑Alliance et Groupe Cérès‑PIC, sont fiers de l’acquisition du Centre d’insémination porcine du Québec et de marquer ainsi une page d’histoire de la filière porcine du Québec.

Cette acquisition, par les partenaires, s’est inscrite dans une volonté de conserver la propriété, l’expertise et les emplois au Québec, d’être compétitif, d’assurer un approvisionnement de semence porcine de qualité à l’ensemble des membres de la filière québécoise, partout sur le territoire et de garantir l’achalandage des « hébergés » (les locataires) actuels pour les années à venir.

« L’achat du CIPQ démontre une fois de plus la force de notre filière et sa capacité de rallier ses différents intervenants. Nous sommes des partenaires prêts à s’unir pour se donner des outils qui seront profitables pour nos producteurs. Il s’agit d’une étape importante pour le CIPQ, pour les éleveurs et pour l’ensemble du secteur. Je suis très fier que les Éleveurs de porcs du Québec participent à cette transaction de taille afin d’assurer la poursuite du mandat du centre et surtout de faire rayonner son expertise », avait indiqué David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec, lors de l’annonce.

Les Éleveurs ont publié une étude pour produire une estimation du coût de production d’une entreprise d’élevage de porcs à l’engrais, exploité sur une base forfaitaire, incluant la construction de deux nouveaux bâtiments et l’achat d’un emplacement.

En complément, un chiffrier dynamique a été conçu. Cet outil vise à favoriser une meilleure compréhension de l’étude réalisée, des calculs et des résultats qui en découlent. Le chiffrier permet également à un utilisateur d’ajuster certains paramètres pour tenir compte des spécificités de son projet d’investissement.

Il faut rappeler que la coordination de l’étude a été assumée par un groupe de travail réunissant des éleveurs à forfait, des représentants des réseaux d’élevage et d'un conseiller en gestion.

Les Éleveurs de porcs du Québec et le Centre d’expertise en gestion agricole ont uni leurs forces respectives pour rendre accessible aux producteurs un coût de production en temps réel de façon à favoriser une gestion encore plus performante de leur entreprise.

Ce projet de 354 500 $, qui a reçu un soutien financier du Programme de développement sectoriel de 247 900 $, a été entamé en 2021. Depuis, les Éleveurs, épaulés notamment par les consultants Denis Champagne et Benoit Turgeon ont travaillé à l’élaboration de la méthodologie qui permettra aux utilisateurs de Solution Aleop d’obtenir des informations stratégiques concernant la performance de leur entreprise, et ce, en temps réel.

De plus, les Éleveurs seront ainsi en mesure d’assembler des résultats distincts en un tout, permettant notamment aux gestionnaires d’entreprise porcine de se comparer avec leurs pairs. Ces résultats agrégés pourront aussi être utilisés afin d’évaluer la vitalité économique du secteur et de constater rapidement l’impact vis-à-vis des situations qui affectent la santé financière des entreprises.

Les Éleveurs de porcs du Québec ont créé un outil pour évaluer la valeur fertilisante du lisier de porc.

L’outil a été basé sur les données du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec en vigueur lors de sa rédaction en mars 2022. Face à la montée du prix des engrais, on veut proposer, par cet outil, une solution de rechange qui fournira un indice de rémunération adéquat pour les lisiers.

Mesures de sécurité du revenu

Le projet Synapse découle de la volonté du Centre d’études des coûts de production en agriculture (CECPA) d’innover dans la réalisation d’études du coût de production.

Les Éleveurs de porcs participent aux discussions avec les autres productions inscrites au Programme de l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA). Le CECPA analyse et commente le développement de cette nouvelle méthodologie, notamment parce qu’il y a un risque de perte potentielle de repère (benchmark) pour valider que les résultats de l’étude concordent avec la réalité des entreprises porcines québécoises. À ce stade-ci, les Éleveurs ont reçu l’assurance que le prochain modèle du coût de production sera établi selon la méthodologie actuellement en vigueur.

Québec et Ottawa ont mis en place une aide pour atténuer l’impact de la COVID‑19 dans le cadre du programme Agri‑relance.

L’initiative Canada‑Québec d’aide aux éleveurs pour atténuer l’impact de la COVID‑19 consistait notamment à aider les producteurs de porcs d’engraissement qui ont dû assumer des coûts exceptionnels pour le maintien des animaux en surplus dans leurs élevages.

Les Éleveurs de porcs du Québec ont suivi rigoureusement l’évolution de l’initiative et des indemnités réclamées et ont vite constaté que le budget initial de 14,6 M$ fondait rapidement. À la suite de leurs représentations, La Financière agricole du Québec a notamment réalloué les sommes non utilisées par les autres productions au secteur porcin. Les ajustements ont permis de verser des indemnités à la hauteur de plus de 90 % des réclamations. Un programme générique du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Agriculture du Québec a complété l’aide financière.

La Financière agricole du Québec (FADQ) a la possibilité d’indexer annuellement les paramètres du modèle de ferme pour le calcul du coût de production en vue d’une couverture de l’assurance stabilisation des revenus agricoles.

Pour la production porcine, un des paramètres utilisés par la FADQ est le poids des porcs comme indice de productivité. Si le poids des porcs de l’année d’assurance augmente de 3 % et plus, le poids du modèle de ferme est alors ajusté au poids de l’année. Le processus d’annualisation pour le calcul du revenu stabilisé 2020 a été appliqué par La Financière, mais à la suite de discussions avec les Éleveurs, des semaines de l’année d’assurance ont été retranchées pour les calculs, si bien que seulement certaines semaines ont été prises en compte pour considérer l’augmentation dite normale des poids d’abattage. Après discussion avec La Financière, c’est la même logique qui a été appliquée au printemps 2022 pour l’indexation 2021, car l’annualisation est récurrente jusqu’à la mise à jour du modèle du coût de production.

La prise en compte à l’ASRA du programme Agri‑relance a potentiellement pour conséquence la diminution des compensations à verser pour l’année visée par l’initiative Canada-Québec d’aide aux éleveurs pour atténuer l’impact de la COVID‑19.

La Financière a proposé deux façons d’enregistrer les sommes versées dans le cadre de l’initiative pour les porcs en engraissement, soit par une approche collective ou individuelle. Selon l’analyse du comité de mise en marché des naisseurs, avec l’approche collective, les sommes retenues diminuaient les compensations à verser à l’ASRA pour l’année 2021 des entreprises de type naisseur même si elles n’avaient pas accès au programme. Le comité a alors fortement recommandé de capter, en cas d’intervention de l’ASRA, les sommes versées par l’initiative Agri‑relance sur une base individuelle d’entreprises qui participent à ce programme.

Ainsi, la FADQ calcule la compensation ASRA et le versement Agri‑relance. L’entreprise reçoit la meilleure des compensations entre celle de l’ASRA et d’Agri‑relance. Pour compenser la non-diminution de la prime sur 5 ans, la FADQ verse un crédit de prime l’année courante.

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